Séminaire Hors-Saison – 15/12/2022
Tout se dit-il dans les écoles d’ingénieur·es ? Ou tout au moins, tout peut-il se dire ? N’est-il pas aisé d’exprimer un mécontentement, un malaise, par les voies d’internet, des réseaux sociaux, de Facebook, de journaux, de blogs et autres espaces d’expression ? Si tel était le cas, si tout était sujet à débat ou à controverse, alors il n’y aurait plus de “tabou » au sens de non-dit, de sujet sensible à aborder, à discuter.
Le Réseau Ingenium et EPSI proposent un espace d’expression « sans tabous » dans lequel une discussion sereine sera engagée autour de la notion sensible des « tabous », sans aucune volonté de stigmatiser tel ou tel établissement, et laissant place également aux associations étudiantes concernées.
Cécile PLAUD, Maîtresse de conférence en sciences de l’éducation, ENSTA Bretagne, Laboratoire FOAP.
Genre féminin et ingénierie, une équation impossible à résoudre? Un éclairage sous l’angle des tabous
La présence minoritaire des femmes dans les formations d’ingénieurs (28.7 % en moyenne en 2021) est souvent mise en regard de leurs très bonnes performances scolaires : comment expliquer un tel paradoxe ? C’est à l’appui du concept de tabou que nous proposons de comprendre cet état de fait. Entre imaginaire collectif et système de prohibitions et d’interdits, le concept de tabou peut nourrir une lecture plus distanciée des discriminations entre les femmes et les hommes en écoles d’ingénieurs et ainsi d’en saisir les ressorts profonds.
Christelle DIDIER, Sociologue, Maîtresse de conférence en Sciences de l’éducation, collectif EPSI et Laboratoire CIRE, Université de Lille.
Mais je n’ai jamais (vraiment) voulu devenir ingénieur !
En France, plus qu’ailleurs, la formation des ingénieurs reste attractive. Paradoxalement, les élèves- ingénieurs y semblent peu motivés par le métier, ce qui reste souvent tabou. Nombre d’entre eux ont l’impression de s’être retrouvés dans leur école à l’issue d’une une série de non choix, (la stratégie (ou vocation) des « portes ouvertes », la logique des classements). Ils décrivent parfois comme étant le fruit du « hasard » leur destin classique de bons élèves enfants (surtout fils) de cadres et d’enseignants. Comment repenser ce rapport au métier d’ingénieur, au désir et à la vocation dans le contexte de la crise climatique ?
Clémence ABRY-DURAND, Chargée de mission Egalité de genre, INSA Lyon.
Les violences sexistes et sexuelles (VSS) en école d’ingénieurs, la fin d’un tabou
Reconfiguration des mouvements féministes, déferlante #MeToo, enquêtes, médiatisation… les dernières années ont vu la question des violences sexistes et sexuelles s’imposer dans le débat public. Le retentissement a été particulier dans l’enseignement supérieur, notamment grâce à la mobilisation étudiante dans des universités ou écoles de sciences humaines et sociales puis, plus timidement, dans quelques écoles d’ingénieurs. Passées les révélations, la prise de conscience et la remise en question des pratiques sont-elles si partagées ? Les élèves ingénieurs sont-ils plus réticents à en parler ? Par manque de politisation ou par logique de silence ? La problématique de mixité femmes/hommes joue-t-elle un rôle dans le volume et le type de VSS ? Quelles transformations et quelles contradictions sont à l’œuvre, chez les personnels comme chez les étudiant.es ?
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Christelle Didier (15 décembre 2022). Séminaire Hors-Saison – 15/12/2022. Études Pluridisciplinaires Sur l’Ingénierie. Consulté le 9 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/oh5i
